Mini ADMINISTRATRICE
Nombre de messages : 7447 Age : 93 Localisation : La vallée des poupées Loisirs : MON SARDOU ET ENCORE DU MON SARDOU!!!! Date d'inscription : 14/01/2007
| Sujet: LE MATIN (GENEVE) 29.10.07 11:13 | |
| Michel Sardou: «J’en ai pris plein la gueule, à juste titre»
Adulé ou détesté, Michel Sardou, 60 ans, a entamé une (dernière) tournée gigantesque, qui le mènera à Genève dès jeudi. Retour sur un parcours triomphal et controversé
Par Jean Ellgass - 28/10/2007 Le Matin
Grande gueule, bougon, poujadiste. Sincère, pudique, généreux... Du haut de l'affiche, qu'il occupe depuis quarante ans, Michel Sardou entend ses détracteurs et rend hommage au public qui l'a fait chanteur: le plus populaire du répertoire francophone. Populiste ou star? «Très sincèrement, je n'ai pas à exaspérer à ce point-là, ni à être idolâtré. Je ne chante que des chansons», s'excuse le plus controversé des interprètes à la presse francophone, accourue à Paris pour le lancement de «Hors format»: la nouvelle et colossale tournée imaginée dans la foulée d'un double album du même nom. Vous dites qu'il s'agit de votre dernière tournée. N'aviez-vous pas déjà prétendu que vous arrêteriez de chanter à 60 ans?
Non, j'avais dit à 47 ans, mais j'exagérais un peu. Je n'arrêterai pas la scène mais de faire 140-150 dates de suite comme je le fais depuis très longtemps. En plus, cette tournée est magnifique, c'est le bon moment. Ce n'est pas que ça me plaise plus mais j'ai envie de passer à autre chose, au cinéma et au théâtre. En quoi cette tournée est-elle «Hors format»?
C'est toujours un homme qui entre sur scène. Qu'il parle ou qu'il chante, c'est toujours la même chose. J'ai mis les moyens dans la qualité musicale, le son, les lumières. Et dans l'humour, pour que ce soit surprenant et drôle. On s'amuse beaucoup plus qu'on ne le croit à mes concerts. Vraiment? Vous avez l'air toujours si grave sur les photos. Vous êtes drôle?
Petit déjà, sur les photos de classe, je ne suis pas gai du tout. Je n'aime pas poser, je ne le cache pas. Quand je souris, je me trouve un peu con. Ce qui ne veut pas dire que je suis quelqu'un d'austère, de sévère, de triste dans la vie, pas du tout.
On a dit qu'«Allons danser», titre phare de votre disque, reprenait les idées de Sarkozy. C'est une de vos chansons la plus personnelle, ou la plus politique?
Les deux mon général! Je me laisse parfois aller à des prises de position, qui m'ont valu une légende tenace, une étiquette assez plantée. Mais là, j'ai écrit «Allons danser» il y a une année et demie donc bien avant la bagarre électorale. Elle n'a donc pas de rapport avec l'actualité politique. J'ai voulu m'amuser en montrant le côté répétitif des campagnes: «nous allons faire ci, cela, réussir là où les camarades ont échoué.» Or les gens rencontrés au hasard me semblaient fatigués des discours: ils voulaient moins de promesses jamais tenues (baisse des impôts, réduction de la fracture sociale) mais plus de propositions pragmatiques. C'est une chanson engagée dégagée: ne prenons pas les discours au pied de la lettre, et allons danser...
Mais quand vous appelez les immigrants au respect, ne craignez-vous pas qu'on vous tombe dessus comme dans les années 70?
Non, parce que cette chanson est certes une prise de position, mais elle est calme. J'ai eu une époque où je tendais le bâton pour me faire battre: j'étais beaucoup plus jeune, c'était moins pensé, plus brut de décoffrage. Vous n'écrieriez plus «Le temps des colonies»? Si! Mais la connerie, en chanson, c'est que le deuxième degré n'existe pas. Je ne suis pas colonialiste, vous le savez aussi bien que moi. J'ai cru que les gens se foutraient de la gueule de ce gars qui disait «moi monsieur j'ai fait les colos» mais manque de bol, en chanson ça ne passe pas. C'était de ma faute, une erreur. Je n'aurais pas dû. Ça m'a valu ce que vous savez...
Oui, des tournées compliquées, avec des manifestations violentes...
Il n'y en a eu qu'une, n'exagérons pas quand même! Je ne suis pas un fléau. Vrai qu'à l'époque, c'était très manichéen, il y avait deux camps très tranchés. Et il faut bien le dire, j'étais le seul chanteur de droite. Donc la cible idéale pour me faire casser la gueule. Ce qui ne me gênait absolument pas.
Qu'est-ce qui vous a fait réagir?
Quand on m'a dit que «Les vieux mariés» étaient une chanson sexiste. J'ai dit merde, non! Je veux bien que «Je suis pour», oui, est une chanson engagée, mais elle est tombée au mauvais moment, lors de l'arrestation de Patrick Henry (30 janvier 1976), ce que je ne pouvais pas prévoir (ndlr: le procès aboutira à l'abolition de la peine de mort). C'était un mauvais choix de titre: elle aurait dû s'intituler «La loi du Talion» et non «Je suis pour». On m'avait prévenu mais têtu comme je suis, j'avais dit «allez vous faire foutre, j'appelle comme je veux, je les emmerde». Et j'en ai pris, à juste titre, plein la gueule.
Qu'en pensez-vous avec le recul?
C'était d'autant plus ridicule que je suis convaincu aujourd'hui que la peine de mort n'est pas dissuasive. Je me suis retrouvé en porte-à-faux pendant des années avec une étiquette. Mais si on devait m'allumer aujourd'hui parce que j'ai écrit «Bienvenu chez moi seulement respectez ceux qui sont venus avant vous», ce serait à y perdre son latin... Vous fascinez autant que vous irritez. Comment le vivez-vous? Honnêtement? Ça m'amuse. Parce que les deux sentiments sont très exagérés. Je peux avoir tort mais je n'ai pas à exaspérer à ce point-là, ni à être idolâtré. " «Quand j’étais tout petit et que de Gaule parlait à la télévision, mon père l’écoutait debout! Qu’on le veuille ou non, ça influence. Si j'étais né à Longwy d’un père mineur, je serais forcément communiste à 100%. Mais j’avais de Gaule chez moi.» Michel Sardou
"Comment les expliquez-vous? A la sortie de «Hors Formats», vous avez rappelé que chanter, c'était interpréter des rôles. Or vous concernant, on cherche toujours l'homme Sardou dans ce que vous dites.
Et c'est une erreur. Quand j'écris, c'est la rime qui construit l'idée de la chanson. Quand je suis sur scène, il y a la part d'acteur, on joue un personnage. Puis je rentre dormir et tout va très bien: il n'y a pas de liaison perpétuelle entre ce que je chante et ce que je suis. C'est quand même du spectacle!.
Mais il y a vos nouvelles chansons, qui prennent ou dénoncent l'air du temps, comme «Les cités hostiles»?
Deux titres me tiennent particulièrement à coeur: celui-ci, qui est une sorte de suite aux «Villes de solitude» (1973), et «On est planté», qui parle d'une réalité qui me choque terriblement: le nombre de plus en plus important de personnes que je vois assis sur un carton dans la rue. Avant, quand on était clochard, c'était un choix de vie, de liberté, c'était les derniers cow-boys. Aujourd'hui, c'est la conséquence des usines qui ferment pour aller ailleurs faire plus de profits.
Pourtant, dans «Allons danser», vous dites à ces gens «on peut tout recommencer mais prenez-vous en charge, ne chargez pas l'Etat»?
Tout ne se résume pas à une seule chanson. Le malheur arrive plus vite aujourd'hui. On ne vivait pas mieux il y a 30 ans mais c'était très différent. Vous voulez le fond de ma pensée? Quand je découvre dans les médias qu'une entreprise se tire en laissant 300 ou 1000 personnes sur le carreau, si c'était moi le chef, la délocalisation se ferait à Fleury-Mérogis! (la grande prison à Paris) Je ne plaisante pas là-dessus. Mais d'un autre côté, aussi, il y a les abus.
Vous interpellez beaucoup sur l'absence ou la perte de la responsabilité individuelle. L'exil fiscal de Johnny en Suisse n'en est-il pas aussi une illustration?
Chacun fait ce qu'il veut. Mais vous avez choisi de rester en France. C'est votre responsabilité?
Ecoutez, le hasard m'a fait naître en France. Et il n'a pas mal fait les choses quand même. Ça n'a pas été le chaos sauf dans ma vie privée. Mais j'ai eu une réussite magnifique: je ne vais quand même pas me barrer en disant «je prends l'oseille et merci les mecs!» Ce n'est pas très sympathique. C'est une philosophie: je ne quitte pas mon pays pour de l'argent.
Qu'allez-vous chanter sur scène?
Oh là! Le public veut naturellement entendre «sa» chanson. Mais merde, je ne vais pas chanter toute ma vie «La maladie d'amour», «Le lac de Connemara» ou «Musulmane»! Ça va, j'ai donné. Alors j'ai mis au point un système: je vais à la fois leur faire plaisir et ne pas leur faire plaisir: les gens auront ce qu'ils veulent, mais c'est moi qui choisis! C'est très vicieux mais faites-moi confiance: vous allez vous amuser!
En concert: Genève, Arena, du je 1er au sa 3 novembre (20 h). Loc. Ticket Corner/Fnac. Disco: «Hors Format»; distr. Universal Music
Lire l'article directement: http://www.lematin.ch/pages/home/loisirs/musique_concerts/musique_concerts?contenu=317728 | |
|
valentine day RANG 4
Nombre de messages : 1297 Age : 57 Localisation : france Loisirs : michel sardou,randonnée,cinema Date d'inscription : 28/04/2007
| Sujet: Re: LE MATIN (GENEVE) 29.10.07 12:00 | |
| merci pour l'article | |
|
mado RANG 4
Nombre de messages : 666 Age : 76 Localisation : isere Loisirs : tout sur michel Date d'inscription : 24/07/2007
| Sujet: Re: LE MATIN (GENEVE) 29.10.07 13:53 | |
| merçi pour ce bel article | |
|
Cathy RANG 1
Nombre de messages : 17 Age : 60 Localisation : Gironde Loisirs : musique, littérature, animaux... Date d'inscription : 24/08/2007
| Sujet: Re: LE MATIN (GENEVE) 29.10.07 19:42 | |
| Merci pour l'article | |
|
serge* RANG 2
Nombre de messages : 90 Age : 65 Localisation : BELGIUM Loisirs : F1 .....FOOT ...PARFOIS SARDOU Date d'inscription : 18/05/2007
| |
Orion13 MODERATEUR
Nombre de messages : 1418 Age : 50 Localisation : Paris-Marseille Loisirs : 55 caractères, c'est trop court ! Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: LE MATIN (GENEVE) 30.10.07 0:21 | |
| - serge* a écrit:
- j'arrive trop tard pour mettre l'article
C'est la Mini F1 !! :casquette: L'article reprend les propos d'une conférence de presse précédente, on a une impression de déjà lu du coup ! Mais merci pour l'article... | |
|