Sardou et son public: l'union a cappella
4.000 spectateurs assis s'étaient réunis hier soir pour Michel Sardou, à l'espace à Carat •
«Je suis sûr que chacun de vous est venu pour entendre sa chanson». Michel Sardou ne se trompait pas. Les 4.000 spectateurs assis, hier soir, à l'espace Carat étaient venus, un peu pour ses derniers albums, beaucoup pour ses plus grands succès. Après quelques chansons de ses dernières compositions, après un «J'accuse» version (presque) métal, le chanteur sexagénaire propose a cappella ses tubes que les dix doigts d'une main ne suffisent pas à compter. Reprises par un public de seniors qui les connaît par cœur. Pourtant, Michel Sardou n'a pas l'air spécialement fier de ses débuts d'auteurs. Il dit : «On ne peut pas dire que mes textes brillaient par leur originalité». Entonne «La maladie d'amour», «mourir de plaisir», «femmes des années quatre-vingt»
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«Quand j'écoute le crétin que j'étais il y a 20 ans» plaisante-t-il. Il évoque les femmes, beaucoup, sa femme, un peu, et ses jeunes groupies qu'il aurait pu séduire. Mais rien. Le public féminin, hurlant «Michel» entre deux tubes, n'en croit rien. «Pensez» leur répond-il, «orgueilleux comme je suis, je m'en serais vanté dans mes chansons». Une dame, fan du chanteur chuchote à son mari «il se connaît bien quand même». Et entonne de plus belle «Je vais t'aimer comme on ne t'a jamais aimé…». Michel Sardou plaisante, le public rit. Il évoque son père, gaulliste, son statut de chanteur de droite. Mais tacle au passage son copain Johnny Hallyday parti en exil - pour raisons fiscales - en Suisse. Sardou, quoi qu'on en pense, dit toujours ce qu'il pense. F. M.