Sardou au Zénith de Paris puis en tournée
Presque six mois après la sortie de son album Hors format, Michel Sardou vient de lancer la tournée qui va sillonner la France jusqu'au 15 décembre à Limoges, avec un spectacle taillé pour les Zénith. Sûr de sa popularité et gourmand de nouveauté, il chante dix chansons de son dernier disque, commençant son concert par une demi-douzaine de titres qui ne figurent pas encore dans ses best of.
D'emblée, on est soufflé par l'ampleur du son, par la fermeté rock du groupe (dix musiciens, cinq choristes) qui fonce, toutes guitares en avant, dans des couleurs vives, fortes, musquées. Musicalement, on est invité à redessiner l'arbre généalogique de notre bon vieux Sardou : on y entend plus de Meat Loaf que de Maurice Chevalier, plus de Led Zep' que de caf'conc'. Sous l'orage du son, on se prend à rêver de 4 x 4 noirs au large mufle, d'autoroutes nord-européennes, du viaduc de Millau, de prodiges raisonnables et précisément pesés. En quelque sorte les mêmes émotions, pour un public d'adultes, que le metal des adolescents d'aujourd'hui - un vent d'acier, le sentiment d'échapper aux bienséances de la musique de tous les jours, une communion par les chocs dans le plexus...
Il était cohérent, dès lors, que Sardou ne se laisse nulle part rattraper par des couleurs de cartes postales : les tubes historiques, les chansons que l'on a connues en robes légères ou en costume de verre (La Maladie d'amour, Etre une femme, Dix ans plus tôt, Le France, En chantant, etc.) sont alignées dans un long dialogue presque tout entier a cappella entre le chanteur et son public. À part Le Surveillant général et Les Lacs du Connemara, seules grandes classiques jouées avec tous ses musiciens, on ne fréquente là que des chansons récentes ou rares. Cette audace-là va bien à la grosse voix de Sardou, impérieuse et ferme, comme au gros son tout neuf de son groupe.
Paris (au Zénith) jusqu'au 6 mai, le 10 à Albertville, le 11 à Lyon, le 12 à Clermont-Ferrand, le 17 à Caen, le 18 au Mans, 22 à Angoulême, le 23 à Bordeaux... Puis du 1er au 9 juin à Paris (au Palais des sports).
Ha que j'aime lire ce genre de critique!!!!! une autre, une autre!!!!!!!!