Leclerc condamné à retirer sa publicité Jacques Demarthon AFP/Archives ¦
Une enseigne de pharmacie à Paris Pari perdu pour Leclerc. Le tribunal de grande instance de Colmar a condamné lundi le groupe à retirer ou modifier sa campagne publicitaire sur la vente en grande surface de médicaments non remboursés, sous peine d'astreinte.
Leclerc avait été assigné vendredi par Univers Pharmacie, centrale d'achat et enseigne regroupant 473 pharmaciens, qui lui reprochait de vouloir vendre des médicaments non remboursables en grandes surfaces. Le TGI a également enjoint le groupe Leclerc à modifier le site internet accompagnant cette campagne publicitaire. «C'est une décision très satisfaisante et qui va dans le bons sens (...) Elle est conforme à ce que nous demandions», a indiqué à l'AFP Me Michaël Allouche, le représentant des demandeurs, à savoir les groupements de pharmaciens Univers Pharmacie (plus de 470 officines en France) et Directlabo SA (près de 1.700 d'adhérents) ainsi que deux syndicats de pharmaciens, l'USPO et l'UNPF.
Dans son jugement, le tribunal a interdit la publicité écrite, diffusée sur des panneaux et sur support papier indiquant: «avec l'augmentation du prix des médicaments, soigner un rhume sera bientôt un luxe» et développé par un dessin évoquant un collier composé de gélules. Il a également interdit la diffusion du spot télévisé diffusé dans le cadre de cette campagne publicitaire. La cessation de ce spot devra être effective «avant le 23 avril» sous peine d'une «astreinte provisoire de 20.000 euros par jour passé ce délai», selon le jugement.
En images, le spot de la discorde:
https://www.youtube.com/watch?v=CiCLO1cTQB8
A l’origine de cette guerre ouverte, l’engagement pris par Michel-Edouard Leclerc, président du groupe, de vendre des médicaments à prescription facultative 25% moins cher dans ses parapharmacies par rapport à la moyenne si le gouvernement ouvrait ce marché à la distribution. Une claque pour les pharmaciens qui en appellent aujourd’hui à la justice, soutenus mardi par deux syndicats de pharmaciens, l'USPO et l'UNPF, qui «contestent le bien fondé de cette campagne de communication», jugée «mensongère et outrancière», indiquent-ils dans un communiqué.
La défense du groupe Lecler avait de son côté plaidé qu'il s'agissait d'une «publicité d'opinion» et s'était fondée sur le droit à la liberté d'expression garanti par la Convention européenne des droits de l'homme.
© 2008 AFP