LE PARISIEN

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 9:53

LE PARISIEN du 14/09

Sardou : « Je suis sur scène depuis quarante ans »
L'artiste se produira à l'Olympia, à partir de ce soir, pour célébrer quatre décennies de chanson. L'occasion de lui faire raconter sa carrière, avec ses hauts, ses bas et ses polémiques. Sans langue de bois.

DANS LES LOGES de l'Olympia, Michel Sardou, 60 ans, se préparait hier après-midi à fêter sur scène, à partir d'aujourd'hui, ses 40 ans de carrière en chansons. L'occasion ou jamais pour lui de revenir sur quelques décennies de rencontres, de succès et de polémiques. Les années 1960. « Je me suis marié à 18 ans. Hélas... J'ai divorcé à 22. A l'époque, le mariage signifiait s'affranchir de ses parents. Les miens étaient cool mais j'avais besoin de m'évader. La même année, en 1965, j'ai sorti mon premier disque, qui n'a pas marché du tout. Heureusement, il y a eu peu après les Ricains . Cette chanson est sortie le jour où de Gaulle annonçait qu'il dénonçait les accords de l'Otan et demandait aux bases américaines installées en France de déménager. Du coup, on a déconseillé aux programmateurs radio de la passer... Ça m'a offert un formidable coup de publicité, même si le disque ne s'est pas vendu. Dans la foulée, je suis parti pour dix-huit mois à l'armée, dont deux passés en taule : j'étais considéré comme insoumis à cause d'une bête histoire de feuille de route envoyée à la mauvaise adresse. Pendant Mai 68, j'étais à la campagne. Avec mes copains Pierre Billon et Michel Malaury, on avait siphonné l'essence d'une voiture garée boulevard Raspail pour gagner la Sologne à moto. On chassait et on bouffait notre gibier. On a attendu que ça se passe et notre révolution a été plutôt peinarde. »
« J'ai envie de cinéma, de théâtre » Les années 1970. « Ma carrière a vraiment commencé en 1970 avec les Bals populaires. Je ne voulais pas de cette chanson, elle ne correspondait pas à mes goûts, mais mes producteurs de l'époque, Jacques Revaux et Régis Talar, ont insisté. Ça a été un triomphe. Résultat, j'ai été prisonnier un moment d'un répertoire franchouillard qu'on m'a longtemps reproché. A l'époque, je traînais avec Michel Fugain, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday et d'autres que j'ai depuis perdus de vue. On était des mômes, on vivait tous dans le même appartement. Soit chez moi à Montmartre, juste à côté du funiculaire, soit quai aux Fleurs, chez Fugain. On écrivait des chansons ensemble, c'était assez bohème. On se marrait bien, même à la télé. On était entre nous, on décidait de la programmation des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. » » Quant aux polémiques provoquées par quelques-unes de mes chansons, elles étaient surtout dues à de la maladresse de ma part. Comme le scandale autour de Je suis pour, alors que je suis fondamentalement contre la peine de mort. En ce temps-là, les clivages gauche-droite étaient beaucoup plus violents et manichéens qu'aujourd'hui. Je reconnais aussi que j'ai, de temps en temps, tendu le bâton pour me faire battre. Lorsqu'on a écrit le Temps des colonies, avec Pierre Delanoë, on savait d'entrée qu'on allait au baston. » Les années 1980. « Lorsque Mitterrand est passé, j'étais sûr de deux choses : il allait couler le Parti communiste, puis la droite avec le Front national. Je l'aimais beaucoup. On n'était pas amis, mais il connaissait bien la chanson. A ce moment-là, mon métier a changé et a traversé une crise. D'ailleurs, il change tous les dix ans avec des catastrophes annoncées : la fin du microsillon, la fin du son avec le passage de l'analogique au numérique, la fin des pochettes avec le CD et, enfin, la fin des haricots avec Internet... La musique n'est pas morte pour autant. Dans les années 1980, on n'était soi-disant plus créatifs. Il en reste pourtant des choses formidables. Moi, j'ai eu des hauts et des bas. Des tubes avec les Lacs du Connemara ou encore Musulmanes mais aussi des moments difficiles en concert. La période est en fait comparable à aujourd'hui. Les salles sont très dures à remplir ces derniers temps. Il y a trop de tournées et le public n'est pas extensible à l'infini. » Les années 1990. « Le business. La musique est devenue une industrie. Les maisons de disques indépendantes ont laissé la place aux majors. On avait les moyens de réaliser des projets mais il fallait passer sous les fourches caudines du marketing. Les artistes ont perdu de leur liberté. Tout est devenu planifié. On a même commencé à changer le look des chanteurs pour s'adapter aux goûts supposés du public. J'ai fait mon chemin dans mon coin et je n'ai pas changé ma façon de travailler. J'ai eu aussi moins de tubes. Le public a changé : il aime très vite, et n'aime plus très vite. Ça ne m'a pas fait peur pour autant. » Les années 2000. « Je ne les voyais pas comme ça. Je croyais même que les voitures allaient voler... Ce début de siècle n'est fait que de guerres, d'horreur, de paniques. Je pensais qu'on en aurait fini avec ça, je me suis trompé. Pour ma part, je vais m'arrêter pendant quelque temps. J'ai envie de cinéma, de théâtre, d'une pause dans la mesure où je recommence à écrire sur les mêmes sujets. Jacques Brel m'avait prévenu : Si tu écris les mêmes chansons que lorsque tu avais 20 ans, inquiète-toi. Il faut que je respire, que je trouve le plaisir de revenir. Dans mon métier, le public sent tout. Surtout si un artiste ne monte sur scène que pour le cachet. Moi, je suis sur scène depuis quarante ans. L'autre jour à Bruxelles, un type m'a dit que c'était la 78 e fois que je me produisais au Forest National. Il croyait me faire plaisir mais ça m'a juste foutu un coup. »

En concert ce soir, demain et le 17 septembre à l'Olympia, 28, bd des Capucines (IX e ). Places : de 42 € à 72 €. Rens : 08.92.68.33.68. En tournée jusqu'en décembre : le 2 octobre à Caen, le 5 octobre à Toulon, le 6 octobre à Nice...

Propos recueillis par Sébastien Catroux

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 10:24

SUPER L'ARTICLE DU PARISIEN !!!!!!!!!!!!!!!
MERCI MARIANNE !!!!!!!!!!

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 11:19

Un peu désabusé par notre époque Michel ..............

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 11:51

Flore a écrit:: Un peu désabusé par notre époque Michel ..............

c'es surement du à lâge... c'est très typique des gens qui ont connus une "autre époque"... quelque soit le métier
le fameux... "cétait mieux hier" ADORE

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 12:01

Coucou et merci pour ton merci Sophie!
J'aurais bien aimé une animation sur ma photo
mais soft pas lui faire mal dans le tube !

LE PARISIEN 261193

! bizz

Sujet: Re: LE PARISIEN 14.09.07 17:01

merci pour l'article bizz