La nationalité française lui avait été refusée par deux fois, "au premier semestre 2006", rappelle Le Figaro qui annonce l'affaire dans son édition de vendredi. Cette fois, l'écrivain Jonathan Littell l'a obtenue. Entre ses deux demandes, il a obtenu le prix Goncourt pour Les Bienveillantes. Né en octobre 1967 à New York, dans une famille d'origine juive polonaise, il est le fils du journaliste et écrivain américain Robert Littell, spécialiste du roman d'espionnage.
Après la sortie des Bienveillantes, premier roman écrit directement en français, il avait été reçu longuement par Dominique de Villepin et "la question avait alors été évoquée", a indiqué jeudi l'Hôtel Matignon. Le directeur de cabinet du Premier ministre, Bruno Le Maire avait alors "poussé les feux", en s'appuyant sur un décret facilitant la naturalisation de personnes ayant oeuvré pour le rayonnement de la culture française. Ce décret, précise-t-on à Matignon, avait servi pour naturaliser l'écrivain d'origine russe Henri Troyat, mais n'avait "pas fonctionné" pour Marguerite Yourcenar, d'origine belge, ni Julien Green, lui-même d'origine américaine. Littell, qui s'est établi à l'automne à Barcelone, est donc devenu français sans avoir à renouveler sa demande.
Belgique
L'écrivain, qui a travaillé dans l'action humanitaire, notamment pour Action contre la faim (ACF), a enchaîné pendant ces quinze dernières années les missions en Bosnie, en Tchétchénie, au Congo ou en Afghanistan. "On me refusait de plus en plus de boulots à cause de mon passeport américain, comme au Pakistan ", avait-il expliqué en septembre, pour justifier sa demande de naturalisation. Il n'excluait pas alors de se tourner vers la Belgique, où il a des attaches familiales, si ses démarches n'aboutissaient pas en France. Pour le ministère des Affaires étrangères, Jonathan Littell, a contribué de façon "éclatante" au rayonnement de la langue et de la culture françaises.