Mercredi, Hugo Claus a choisi son meilleur costume. «Il aimait toujours être élégant» se souvient une proche. Il s’est rendu à l’hôpital Middelheim à Anvers, avec sa femme et une amie. A sa demande, il a été euthanasié. «Il a choisi le moment exact de sa mort» explique sa maison d’édition De Bezige Bij. Il était atteint de la maladie d’Alzheimer et avait 78 ans. Non conformiste, provocant, flamboyant, l’écrivain belge, plusieurs fois pressenti pour le Nobel, est parti comme il a vécu. L’auteur de vingt-cinq recueils de poésie, de quarante pièces de théâtre, de quatre films et d’une trentaine de romans, dont le Chagrin des Belges , est la première personnalité à solliciter une aide pour mourir en Belgique. Depuis 2002, la loi exempte de poursuites judiciaires un médecin qui accepte de mettre fin à l’agonie d’un patient «capable et conscient», en souffrance, formulant une demande «volontaire, réfléchie et répétée».
Ce matin-là, sa femme Veerle et son amie Suzanne Holtzer, des éditions De Bezige Bij, était aux côtés d’Hugo Claus. «C’était très calme. Il était conscient, clair. C’était un moment très doux pour nous.» Tous les trois ont bu une coupe de champagne. Hugo Claus a fumé une cigarette. «Puis il nous a dit de le laisser partir.» Hugo Claus a eu une anesthésie. Puis une injection létale. En tout, ils sont restés «une ou deux heures» à l’hôpital. Il était «serein», «tranquille». «Sa femme était très confiante. Et fière, dit Suzanne Holtzer. Pour moi, c’est une preuve de plus de la majesté de cet homme.»
En 2007, 495 euthanasies ont été pratiquées, en Belgique.
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Non pas que je me réjouisse du décès de l'écrivain mais une chose me conforte la Belgique a compris et respecte une mort digne, sans pour autant poursuivre le médecin qui aura aidé le malade "a partir"
La France devrait prendre exemple sur nos voisins