Dans «Puisque les cigognes ont perdu mon adresse…» (Plon), à paraître jeudi, Laurence Buccolini, 45 ans, raconte son parcours du combattant pour avoir un enfant. L'ex-animatrice du «Maillon faible» explique à 20minutes.fr les raisons qui l'ont poussée à témoigner.
Les problèmes de fertilité semblent si importants en France qu'on leur consacre désormais une journée nationale. Pourquoi en est-on arrivé là selon vous?
Le message «Un enfant quand je veux», lancé avec l'arrivée de la pilule dans les années 70, puis avec la légalisation de l'avortement, a un peu induit les femmes en erreur. On aurait dû dire «Pas d'enfant, si je n'en veux pas».
Vous racontez dans votre livre l'échec de vos cinq tentatives de FIV (fécondations in vitro) après avoir décidé de faire un enfant à 40 ans. Est-ce parce que vous avez commencé trop tard?
On ne sait pas vraiment, mais ce qui est sûr c'est que je m'y suis prise trop tard pour faire des analyses extrêmement poussées. Le message que je souhaite faire passer à travers ce témoignage, c'est «ne vous dites plus “j'ai le temps” ou “avec la FIV, maintenant...” Moi, si j'avais su ou si j'avais été mieux informée, je m'y serais prise plus tôt. Aux Etats-Unis et en Angleterre, les femmes sont bien plus sensibilisées. Du coup, certaines font congeler leurs ovocytes dès l'âge de 30 ans!
Il y a des méthodes moins radicales non?
Bien sûr. Mieux vaut, par exemple, faire un point sur «sa réserve d'ovocytes» avec son ou sa gynécologue. On peut ainsi éviter le pire. Il faut savoir que depuis la nuit des temps, la courbe de fertilité fait une chute verticale à l'âge de 37 ans. Or, on ne peut pas faire faire à la nature ce qu'on veut, même avec la science. Il ne faut pas se fier aux exemples de femmes qui ont des enfants à 45 ans, cela reste des cas isolés.
Pourquoi, dans votre cas, avoir attendu 40 ans?
Je ne voulais pas faire un enfant toute seule, j'attendais de rencontrer l'amour. Et puis, à l'âge de 30 ans, je commençais à animer une émission à la radio. Si je partais en congé maternité, j'aurais perdu mon boulot, c'est clair. Mais aujourd'hui, j'échangerais bien tout ça contre un enfant, avec mon bras droit et ma jambe gauche en prime! Il faut se faire plus confiance, ne pas attendre le moment idéal.
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui se lancent dans la procréation médicale assistée?
De ne pas espérer du médecin qui vous suit ou de votre partenaire une prise en charge psychologique. Il faut chercher de l'aide à l'extérieur car ce sont des moments difficiles. Une FIV, c'est deux mois de traitement. A chaque fois, j'avais l'impression d'être à la fois enceinte et en ménopause, tellement les hormones sont chamboulées. Mais le plus dur, c'est l'espoir qui retombe à chaque fois. Il faut se reconstruire après chaque tentative. Et peut-être faire le deuil d'avoir un jour un enfant.