Zap ! Tout est effacé. La plainte de Nicolas Sarkozy contre le Nouvel Observateur dans l’affaire du SMS présumé envoyé à son ex-épouse Cécilia («Si tu reviens, j’annule tout») n’existe plus. Le chef de l’Etat l’a retirée. Sa nouvelle femme, Carla Bruni Sarkozy, l’a annoncé hier dans une tribune au Monde après avoir reçu une «lettre d’excuse» d’Airy Routier, le journaliste du Nouvel Obs à l’origine de l’affaire. Elle en profite au passage pour lui infliger, et plus généralement aux médias dits sérieux, une leçon de déontologie avec des arguments qui sonnent assez justes. Même si son texte a été écrit avec la bénédiction de son mari de Président et porte la patte de Catherine Pégard (ce que celle-ci dément), ex-journaliste au Point, aujourd’hui à la tête du pôle affaires politiques de l’Elysée. «Ce qui est malhonnête et inquiétant dans cet épisode, c’est qu’à aucun moment "l’information" n’a été vérifiée, recoupée, validée. […] Est-ce l’avenir des contre-pouvoirs que de cracher en l’air avant d’être rappelés à l’exigence élémentaire de probité ?» interroge la tribune signée «Carla Bruni-Sarkozy, auteur-compositeur-interprète, épouse du Président de la République».
Tartufferie. Au-delà de sa conclusion provisoire, cette affaire du SMS est à bien des égards un sommet de tartufferie où se mêlent approximation journalistique, course à l’audience sur Internet, arrière-pensées de Nicolas Sarkozy, tentative d’intimidation du pouvoir et, une fois encore, instrumentalisation de son épouse par le chef de l’Etat.