Le chanteur Hugues Aufray est en concert le 16 novembre. Interview d’une légende de la chanson française qui vient de sortir un nouvel album “Hugh !”
Le style de votre nouvel album ?
Hugues Aufray : On retrouvera des sonorités très simples que j’ai toujours beaucoup aimées : du banjo, de la mandoline, de la guitare acoustique... Mais il y a aussi de la batterie, de la guitare électrique... De toute façon, ça fait 50 ans que je fais la même chose : on peut trouver que je ne me renouvelle pas ou au contraire que je suis fidèle ! En plus, je n’ai pas besoin d’être à la mode car elle m’a rejoint : aujourd’hui, il y a un retour des sons acoustiques. On peut par exemple citer Keren Ann, qui joue de la guitare avec finesse, ou Raphaël et ses chansons simples et pas agressives dont je me sens très proche. D’ailleurs, il est très beau mais quand j’étais plus jeune, j’avais aussi une bonne petite gueule...
A Lyon, vous allez jouer quelles chansons de votre répertoire ?
Il y aura quelques nouvelles chansons mais il faut rassurer les Lyonnais : je ne vais pas les assommer avec des morceaux qu’ils ne connaissent pas et je vais bien sûr interpréter tous mes classiques comme “Stewball” ou “Santiano”.
Ça fait quoi d’avoir été relancé par la Star Academy qui a repris “Santiano” en 2005 ?
C’est vrai que les jeunes de cette émission ont repris Santiano mais cela ne veut pas dire que c’est TF1 qui m’a relancé. Car cette chanson est tout simplement la plus populaire de France ! Par contre, cela a permis aux jeunes de 14-15 ans de découvrir mes chansons. Du coup, mes concerts sont transgénérationnels : il y a des gens de 60-70 ans qui viennent avec leurs petits-enfants !
Le secret pour durer dans la musique ?
Le secret, c’est l’innocence. En fait, il faut avoir un regard d’enfant : être émerveillé par la vie et ne pas tomber dans le scepticisme, le machiavélisme, le cynisme... Il faut prendre les choses comme elles sont et rester positif. Par exemple s’il pleut, c’est formidable pour le jardin, les plantes... Dans ma carrière, j’ai eu des hauts et des bas, mais je n’ai jamais eu de rancœur. D’autant plus que je n’ai jamais eu de problème pour remplir mes salles !
Qu’est-ce qui vous donne encore envie de monter sur scène ?
Mais la musique, c’est toute ma vie. Pour moi, ce n’est pas un travail car je m’amuse toujours autant à chanter et à donner des concerts. Et en plus, il faut être franc, ça me permet de gagner ma vie. Car j’ai eu de graves problèmes d’argent. Comme je fais confiance aux gens, j’ai été gravement escroqué au cours de ma carrière. J’ai même été plumé. Du coup, aujourd’hui, je n’ai pas beaucoup d’argent. Mais je dirais que c’est une chance. Car l’argent est une drogue. En avoir trop peut être très dangereux sur le plan mental. De toute façon, l’important pour moi, c’est de prendre encore du plaisir à faire de la musique et d’être en bonne santé.
Vieillir, ça vous fait peur ?
Non. Même si je n’aime pas le verbe vieillir. Je préfère dire “avancer en âge”. Mais quand on est en bonne santé, ça n’est pas du tout un problème. Surtout si on a le sentiment d’avoir pu faire quelque chose d’utile dans sa vie. Seule la maladie peut faire peur. En plus, il y a des avantages à vieillir : quand on est jeune, on a des enfants mais aussi beaucoup de travail, des responsabilités... Et finalement pas beaucoup de temps pour bien s’occuper de ses enfants. Alors que quand on est grand-père, on a des rapports très différents. Souvent plus de complicité avec ses petits-enfants. Pour moi, être grand-père, c’est formidable. De toute façon, la nature est bien faite et il faut aussi accepter de laisser sa place sur la planète. C’est la mort d’un jeune de 20 ans qui est révoltante.
Vous avez aussi écrit le livre “La jeunesse n’a pas d’âge” ?
Oui, c’est l’éditeur Michel Lafon qui me l‘a demandé. Et j’ai réuni tout ce que j’ai appris sur le tas : comment se soigner, prévenir les rhumatismes... Avec beaucoup de choses naturelles. Je ne suis pas du tout contre la médecine et la chirurgie mais contre le vieillissement, il y a des méthodes naturelles bien adaptées. Le botox, les liftings... pour moi ce n’est pas très sérieux. Chacun est libre de faire ce qu’il veut mais ce genre de pratique montre surtout que les gens ne s’acceptent pas avec leur âge, leurs défauts... En fait ce livre, c’était surtout une façon de transmettre mon expérience, les conseils que j’ai reçus... Car forcément, à 78 ans, on a rencontré beaucoup de monde.
Vous êtes en concert à Lyon le 16 novembre, vous connaissez la ville ?
Lyon est une ville que je ne connais pas très bien. Car pour moi, ça a toujours été une ville de passage. Et avec deux fleuves, il y en a un de trop ! On se perd facilement. Evidemment, en 50 ans de carrière, je suis souvent passé à Lyon mais c’était toujours pour un ou deux jours maximum. Par contre, j’ai beaucoup d’amis lyonnais. D’ailleurs, c’est à Lyon qu’a été créé mon fan-club, “Le grand cercle des amis d’Hugues Aufray” !
Hugues Aufray sera en concert le 16 novembre à l’Auditorium de Lyon. Tarifs : 33 et 43 euros.
15.11.07 8:46